Le prix de l’Académie Rabelais récompense une œuvre d’inspiration rabelaisienne, ou, à tout le moins, une œuvre gaie et de bonne humeur. Il est doté cinquante bouteilles de crus du Beaujolais.
Capitala, chef du village
Venance KONAN Editions Jean PicollecAvec Catapila, chef du village, Venance Konan signe son troisième récit sur les Catapilas, ces «hommes secs venus d’un pays aussi sec qu’eux, et où, selon eux, il fallait marcher des heures avant de rencontrer un arbre».
Robert et les Catapilas, le premier récit, racontait comment ces hommes se sont installés dans un pays où, selon le narrateur, «il suffit de pisser par terre pour que des tomates poussent». Dans Les Catapilas, ces ingrats, une guerre éclate parce que des Catapilas revendiquent la nationalité du pays où ils vivent.
Dans ce nouveau récit, un Catapila brigue le poste de chef du village. Est-ce bien raisonnable ?
Avec humour et ironie, Venance Konan raconte les problèmes de cohabitation entre ceux que l’on appelle «autochtones» et «allochtones» dans un pays qui n’est jamais cité mais qui ressemble beaucoup au sien, la Côte d’Ivoire. En filigrane se pose la question : jusqu’à quand reste-t-on étranger dans un pays ? Mais au-delà, ce livre est un hymne à la fraternité universelle et au travail, seul moyen pour l’homme de se libérer des fatalités qui le diminuent.
Après un doctorat en droit, Venance Konan, né en 1958, est un écrivain et journaliste ivoirien réputé (l’hebdomadaire Jeune Afrique l’a jugé «parmi les plus doués de sa génération»). Esprit libre au franc parler et à la plume non asservie, il fut contraint à l’exil plusieurs mois en France durant la crise ivoirienne post-électorale, en 2010-2011. Revenu au pays, il est nommé directeur général du groupe Fraternité Matin, le plus grand quotidien ivoirien et l’un de ceux qui font référence en Afrique occidentale. Source, Babelio