Le prix de l’Académie Rabelais récompense une œuvre d’inspiration rabelaisienne, ou, à tout le moins, une œuvre gaie et de bonne humeur. Il est doté cinquante bouteilles de crus du Beaujolais.
Le vin bourru
Jean-Claude Carrière PLONIl y a quelques années, en province, des amis m’amenèrent dans un éco-musée, un de ces villages reconstitués qui se voient un peu partout en Europe. Dans ce faux village, à ma surprise, je retrouvais tous les éléments qui avaient composé mon enfance. À cette occasion, je mesurais pour la première fois la quantité étonnante de choses que l’on m’avait apprises et qui plus tard ne m’ont servi à rien. Car, né dans une culture, j’ai vécu dans une autre. De là mille questions sur ce qui nous fait et nous défait. Sur ce que nous avons perdu, gagné, sur ce qui nous reste. Le vin bourru était le premier vin que l’on goûtait, au début du mois de novembre. Il conservait un duvet, une bourre, quelque chose d’inachevé, de provisoire. C’est en souvenir de ce vin bourru, et du petit garçon qui le goûtait du bout des lèvres, que ce livre est écrit. Source, Babelio