Prix de l'académie rabelais

Le prix de l’Académie Rabelais récompense une œuvre d’inspiration rabelaisienne, ou, à tout le moins, une œuvre gaie et de bonne humeur. Il est doté cinquante bouteilles de crus du Beaujolais.

1992

Pierre Dac, mon maître 63

Jacques Pessis Le cherche midi

Si Pierre Dac (1893-1975) n’avait pas existé, une certaine forme d’humour resterait à inventer : l’humour loufoque. Ses innombrables admirateurs n’ont pas oublié ses sketches débités d’une voix monocorde ni ses Pensées, dont l’une des plus célèbres demeure : « Celui qui est parti de zéro pour n’arriver à rien dans l’existence n’a de merci à dire à personne. » Mais qui connaît l’homme caché derrière le masque imperturbable du comique ?

Humoriste, Pierre Dac était aussi un homme fragile, angoissé, que la vie a peu épargné et qui a vécu presque toutes les grandes heures du siècle. Héros de la Première Guerre mondiale, il commence après l’armistice une carrière de chansonnier, participe à la naissance de la radio moderne, crée un hebdomadaire intitulé L’Os à moelle, rejoint de Gaulle à Londres en 1943 pour mettre sa verve au service de ces « Français [qui] parlent aux Français ». Après la guerre, il rencontre Francis Blanche, son fils spirituel, et imagine avec lui le fameux feuilleton radiophonique Signé Furax qui fit rire des millions d’auditeurs tout au long de ses 1 034 épisodes. Aujourd’hui encore, près de quarante ans après sa mort, Pierre Dac demeure le maître incontesté de nombreux humoristes, affirmation à laquelle, de son vivant, il avait l’habitude de répondre : « Je ne suis pas votre maître. Étant donné ma hauteur, je suis votre maître soixante-trois. »

Jacques Pessis est journaliste. Neveu adoptif de Pierre Dac, il est son légataire universel. La biographie qu’il a écrite – accompagnée d’un choix de textes de Pierre Dac – est le résultat d’une minutieuse enquête sur un passé que le « roi des loufoques », par modestie, n’avait jamais raconté.

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