Pratiquement né à La Mascotte (ses parents acquièrent l’établissement en 1965, alors qu’il a deux ans), Thierry Campion a fait de la modeste brasserie de ce quartier naguère très populaire une véritable institution montmartroise. Ce fils d’Aveyronnais de Pons, près d’Entraygues, reprend La Mascotte en 1992. Passionné de coquillages, il fait vite de l’établissement une référence en la matière, et séduit la clientèle de touristes et de gastronomes avec une carte qui fait la part belle aux produits régionaux et un service dans la grande tradition parisienne.

En 2012, il offre à la Mascotte un écrin à la hauteur du standing acquis par l’établissement. Au terme d’un projet fou, il creuse sous la butte Montmartre pour y bâtir de spacieuses cuisines au sous-sol, reconfigure le bar, élève un escalier en fer forgé ouvrant l’accès à une nouvelle salle de restaurant et ouvre un puits de lumière sur les tables du rez-de-chaussée.

Pour autant, cet admirateur des papes des bistrots à vins que furent Robert Cointepas, Jean Chanrion ou Louis Prin conserve la convivialité du bar de la Mascotte, lieu de retrouvaille et d’échange pour tout le quartier. A son comptoir, on sert ainsi au verre pas moins de 12 références de blancs, 12 de rouges, 3 rosés et quatre champagnes. Le champagne, il en a toujours en réserve pour l’immanquable Michou, figure du quartier et client assidu de l’établissement. La Mascotte est le siège de l’Académie Rabelais.